dimanche 25 novembre 2012

Montage de la yourte & installation

Naissance d'une yourte, articles précédents :
De l'idée à la réalisation
Naissance d'une yourte - 1ère partie Catalogne 
Hibernation forcée
Hibernation forcée - suite et fin
Naissance d'une yourte - 2ème partie Massat 
Naissance d'une yourte - 3ème partie Massat 
Sur une montagne haut perchée...   
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Lundi 14 Mai, mes amis Tristan et Rina, qui vivaient eux aussi en yourte, viennent me prêter main forte pour le premier montage de ma yourte. Depuis le début de mon projet ils sont d'une aide précieuse, ils m'ont donné énormément de conseils et j'ai gardé beaucoup de leurs idées, notamment celle du plancher divisé en caissons isolés.

L'équipe de choc.

La première journée, on s'occupe donc à préparer le terrain et faire les niveaux, à l'aide de parpaings, briques, carrelages et planches (oui, oui, un joyeux mélange de matériaux, qui finalement n'a posé aucun problème).

Les niveaux sont finis.

On travaille en plein cagnard, mais on ne va pas se plaindre, au moins il fait beau ! On commence ensuite à poser les caissons de plancher sur les parpaings.

Pose du premier caisson. 

Tout se déroule bien, jusqu'à la pose du dernier caisson, et là, c'est le moment de vérité ! ... et on se retrouve avec un grand interstice entre les caissons ! Finalement, en cherchant un peu, on resserre tout et on arrive à régler le problème, il y aura toujours quelques espaces entre certains caissons, mais c'est normal, le bois est vivant, il bouge avec l'humidité !

Pose du dernier caisson.

Mon plancher, rayonnant tel un soleil au milieu du paysage.

Mardi 15 Mai, je travaille seule toute la journée, à remplir les bords extérieurs des caissons de laine, ce qui n'avait pas pu être fait plus tôt.

Isolation des caissons.

Je dois aussi installer un contreplaqué tout le tour pour protéger cette laine, plus une autre bande de contreplaqué sur le plancher mais un peu en retrait, qui servira à retenir les murs pour éviter qu'ils ne glissent vers l'extérieur. Logiquement, cette bande aurait dû se trouver exactement sur le contour du plancher, mais lors de la fabrication de celui-ci j'avais vu un peu grand, et les mesures ne concordaient plus avec celles du mur, il fallait donc rétrécir un peu le cercle. Au final, le résultat n'est pas mal du tout !

Fixation des bandes de contreplaqué.

Fin d'après-midi, je galère à fixer tout ça, avec une perçeuse et une visseuse qui sont un peu molles, quand la cavalerie arrive, sous les traits de Tristan et sa visseuse surpuissante ! En un tour de main on a fini, aidés par un peu de potion magique...

Le sponsor de la soirée.

Mercredi 16 Mai, c'est enfin le grand jour ! Et le soleil est avec nous, c'est parfait ! On commence donc avec Tristan et Rina, puis c'est Suka, le frère du voisin qui vient nous prêter main forte, suivi par Manuela et Jeremy, voisins aussi, et même, en fin de journée, Malati et Yadu qui nous rejoignent. Andaillou au grand complet pour l'évènement !

On déploie les murs.

Pendant que certains tiennent les murs debout, d'autres les fixent entre eux et aux cadres de portes.


Puis on fixe la couronne (toono) aux piliers, avant de la hisser à l'aide de sangles.



Il faut ensuite rapidement insérer chaque perche dans la bonne encoche du toono, pendant que certains le tiennent en équilibre.



54 perches, ça prend un peu de temps !


La structure tient maintenant en place toute seule, et ça fait de jolies ombres au sol !


Et avec ce soleil, l'espace ainsi défini est très agréable, comme une tonnelle sous les arbres..


Soleil d'ombres...


Encore un soleil...

Quand on commence à mettre la toile coton intérieure, ça donne une ambiance plus feutrée, et toujours aussi agréable... On voudrait s'arrêter là, tellement c'est joli !

Pose de la toile intérieure.

Puis on rajoute le feutre de laine pour l'isolation. La yourte s'habille pour l'hiver !


Dans son écrin de verdure...


Cocon de feutre sous les derniers rayons de soleil de la journée...

Maintenant, le toit ! On monte et déroule à l'aide de perches la toile coton intérieure.


L'espace se ferme, tout doucement.

Dernier rayon de soleil qui passe.

C'est tellement joli, comme ça, avec la lumière qui passe à travers la toile ! Je passerais bien mes nuits d'été dans une yourte comme ça, toute légère avec juste une toile coton, sans isolation.


On monte ensuite les 2 moitié de feutre du toit, que l'on fait se chevaucher.

Tristan est monté sur la couronne pour aider les opérations depuis le haut. Sacré équilibriste ! ... et la yourte tient !!

Jeremy prend la direction des opérations pour la 2ème moitié du feutre du toit, et installe l'escabeau en équilibre instable entre le talus et le mur de la yourte, puis charge le feutre sur son dos pour grimper jusque là-haut ! Je n'y aurais pas pensé, mais c'est drôlement fûté !

Jeremy grimpe le talus avec le poids du feutre sur le dos.

Puis sur l'escabeau.

Et il passe le relais à Tristan qui déroule le feutre depuis le haut. 


On aide depuis le bas avec des perches.

Arrive le moment tant redouté de monter la toile extérieure, le cône du toit qui pèse à lui seul 25 kg. Je l'ai monté plusieurs fois seule lors des essais, mais aujourd'hui je suis bien contente d'avoir quelques paires de bras pour m'aider !

Pose de la toile extérieure.

Tristan qui se contorsionne pour passer à travers le trou de la toile.

On a presque terminé !

On suspend les murs à une cordelette fixée sur la toile du toit. Remarquez qu'à ce moment là, tous mes voisins sont arrivés pour assister aux dernières étapes du montage !

Beaucoup de mains dans les poches !


Ne reste plus qu'à monter le chapeau, mon étoile marocaine verte à 5 branches, qui recouvre la couronne, et permet aussi de bien arrimer la yourte au sol.

Tout le monde participe, et on est pas de trop pour arriver à hisser le chapeau au dessus du toit !


Et voilà, c'est fini ! J'ai passé toute la journée à jouer les chefs de chantier pour diriger les opérations, mais je suis très contente de mes ouvriers qui ont vraiment bien géré, avec rapidité et efficacité, pour contourner tous les petits problèmes qu'on a pu rencontrer. Dans l'ensemble tout était bien préparé et il n'y a pas eu de gros souci comme je pouvais le craindre !

Avec Malati, nous apprécions le travail accompli !

Il ne manquait qu'une chose : les portes. Les charnières n'étaient pas prêtes et il y avait quelques soucis pour les adapter aux cadres, alors on a laissé la yourte comme ça.


Jeudi 17 Mai, après avoir fait une petite balade avec Tristan et Rina, je m'occupe des portes avec un autre ami, Guillaume. On réussit à installer la double porte principale. L'autre pose beaucoup plus de problèmes et ne sera mise en place que 3 mois plus tard !

Bidouillage d'un système pour fermer la porte. Il y est toujours ! Et ça marche très bien...

Installation des portes, et de quelques affaires. 

Je me prépare donc à passer ma première nuit sous la yourte, installe la gazinière pour pouvoir enfin cuisiner des bons petits plats (ça faisait très longtemps !!), et un lit de fortune avec quelques couvertures.

Premier réveil, le soleil inonde la yourte...

La cuisine, avec quelques meubles de plus. 

Pour fêter mon installation, je fais un premier tajine avec Manuela et Jeremy. C'est la première de nombreuses soirées sous la yourte, car l'ambiance s'y prête bien, et ils aiment descendre régulièrement chez moi pour un repas ou une soirée jeux.

Le premier tajine !

Les jours suivants, le temps se gâte. 3 jours de pluie et de tempête. Je passe des nuits très agitées, à entendre le vent soulever la toile de la yourte qui n'est pas encore très bien arrimée. Je sais qu'une yourte est sensée résister à de très forts vents (en Mongolie, il n'est pas rare d'avoir des vents à 120 km/h), oui, mais la mienne ? Et puis il y a la porte qui n'est pas encore fixée et pourrait créer un appel d'air. Bref, je ne dors pas beaucoup et me lève plusieurs fois dans la nuit pour aller sous la pluie, patauger dans la boue pour resserrer quelques cordages...



Voilà le résultat sur mes vêtements au bout de quelques sorties dans la boue. 

Il faut que j'explique que tout autour de la yourte, la terre est très argileuse. Alors dès qu'il pleut, c'est une marre de gadoue collante, et dès que je sors, j'en ai partout !

2 paires de chaussures sacrifiées.

Au bout de 3 jours, c'est Venise ! Je suis même obligée d'installer des planches pour pouvoir faire le tour de la yourte sans trop patauger.

Et puis... le soleil revient et tout va mieux !

Rayons de soleil.

Je pars en expédition dans l'Aude chez ma copine Claire, pour récupérer tous les meubles qu'elle me stockait. En rentrant ce jour là, je me retrouve avec une invasion de fourmis ! Sur les conseils de Jeremy je saupoudre du soufre tout autour de la yourte et ça semble marcher, tant que je suis là pour surveiller les nouvelles tentatives d'invasion.

Mon grand meuble "Expedit" Ikea trouve sa place comme je l'avais prévu. 

Ainsi que sa version plus petite. Je trouve qu'ils vont vraiment bien dans le style de la yourte et ne cassent pas l'espace !

Le coin cuisine, et dehors la table avec le parasol.

Le coin chambre.

Dans les chaudes journées de juin, j'entreprends de creuser des tranchées pour installer un drain qui devrait éviter l'eau qui stagne quand il pleut, et pour installer les tuyaux d'arrivée et évacuation de l'eau, ainsi que le câble pour l'électricité. Le tout à la pelle et la pioche, et à la sueur de mon front !!

Travaux d'arrivée / évacuation de l'eau.

Je construis aussi un petit auvent en bambous devant la porte principale, pour éviter que la pluie ne s'infiltre sous la porte, et pour protéger l'entrée.

 Construction de l'auvent.

L'auvent terminé, avec terrasse en palettes et un plant de concombre qui commence à grimper.

Pour supporter les chaudes journées de juin, je m'installe un hamac sous les arbres. Je commence à travailler tôt le matin, et quand le soleil est à son zénith, et que la yourte est une fournaise (effet de serre oblige), je passe quelques heures à sièster et bouquiner dans mon hamac.

Le hamac et un léger voile pour ombrager.

Perdue dans la végétation...

Après des journées de dur labeur, par une chaude journée, l'eau courante arrive enfin à la yourte !

L'eau qui coule du robinet, un luxe qui se savoure à sa juste valeur quand on sait le travail qu'il y a derrière !

 Quel bonheur de plonger ses mains dans l'eau fraîche pour faire la lessive ! 

Chardons.


Matin brumeux.

Début Juillet, c'est l'électricité qui arrive ! Je peux enfin brancher le frigo, et avec les températures qu'il fait, il était temps ! Malheureusement mon frigo ne va pas supporter cette canicule et il va me lâcher pendant les 2 mois d'été... Dur dur !

Je me dépêche de brancher ma machine à coudre pour faire une gigoteuse pour un cadeau de naissance.

Je continue l'aménagement intérieur et la décoration, et à part la 2ème porte qui n'est toujours pas fixée, ça commence à me plaire !

 Coin cuisine.


Coin chambre / bureau.

Coin salon. Le canapé arrivera fin Juillet. 

Pour animer l'espace sous le toit, je rassemble une collection de lanternes chinoises aux coloris assortis. Il n'y a pas d'ampoule à l'intérieur pour l'instant, peut-être que j'en mettrai une ou 2 plus tard, quand j'aurai tiré des câbles électriques jusque là. J'avais trouvé cette idée dans une série américaine et avait trouvé ça plutôt original, jusqu'à ce qu'une amie américaine ait la même idée pour décorer une chambre de bébé, et précise que c'est une idée déco super courante. Là bas peut-être !

Mes lunes rondes qui dansent sous la coupole du toit, et répondent au soleil dessiné par la couronne et les perches.

Vue à 360°.

De nuit... 

Le soir, quand la lumière est allumée à l'intérieur et filtre à travers les fenêtres, ça donne vraiment envie de venir se réfugier dans ce cocon de douceur...

Aujourd'hui, fin novembre, la yourte est opérationnelle pour l'hiver, elle est maintenant équipée d'un bon poêle à bois, grâce à ma voisine Malati qui m'a bien aidée pour installer la cheminée !

Première flambée, le 13 Novembre !

J'ai étalé ma collection de tapis marocains en laine tout chauds sur tout le plancher, et maintenant mon cocon est tout cosy, l'hiver peut arriver !

Mon salon d'hiver.

Si vous avez l'oeil, vous remarquerez sur le mur un grand poster, que j'ai ramené de Grèce lors de mon dernier voyage en Octobre. Mais c'est une autre histoire...

 La vie en rose...

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La yourte, 2ème montage