samedi 14 septembre 2013

Roadtrip dans les Balkans, instants choisis (2/2)

[ Roadtrip to the Balkans, a collection of my best memories ]



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The complete photo album of the trip / L'album photo complet du voyage

Check the first part of the trip here / Lisez la première partie du récit ici

***


Friday, October 26th, 12:20, Greece, near Kozani
I'm hitchhiking on the side of the highway. I'm not very happy about it, but the last truck driver left me at the crossroads since he was going the other direction. I haven't seen many rest areas on Greek highways like there is in France, and it's not easy to find the perfect spot to get dropped off. Luckily for me, as I'm starting to worry about how I'm gonna get out of here, a pickup stops on the breakdown lane. The car smells like onions, but I soon understand why : I'm surrounded by fresh organic vegetables that Mimis grows in a small community near Grevena. He weekly goes to Thessaloniki to sell his produce to restaurants and alternative markets. 10 years ago, he was an electrical engineer, but he suddenly quit this madness to do something that really matters : work the land. For him, that's the only way we can survive the crisis. Funny how, when travelling, I keep meeting the same kind of people as in Ariège. 

Légumes frais, près de Kozani, Grèce


Vendredi 26 Octobre, 12:20, Grèce, près de Kozani
Me voilà en train de faire du stop sur l'autoroute. Ca ne m'amuse pas beaucoup, mais le dernier routier qui m'a prise m'a laissée au croisement de 2 autoroutes car il n'allait pas dans la bonne direction pour moi. Je n'ai pas vu beaucoup d'aires de repos sur les autoroutes grecques comme il y en a en France, et il s'avère difficile de trouver le bon endroit où se faire déposer. Heureusement pour moi, alors que je commence à m'inquiéter de mon sort, un pickup s'arrête sur la voie d'arrêt d'urgence. La voiture sent l'oignon, mais je comprends vite pourquoi : je suis entourée de légumes bio tout frais que Mimis cultive dans une petite communauté près de Grevena. Chaque semaine il va à Thessalonique pour vendre sa production aux restaurants et petits marchés alternatifs. Il y a 10 ans, il était ingénieur électricien, mais il a soudainement tout quitté pour faire quelque chose qui importe vraiment : travailler la terre. Pour lui, c'est le seul manière de survivre à cette crise. Amusant de voir que quand je voyage, je continue à rencontrer le même genre de personnes qu'en Ariège. 


Friday, October 26th, 14:00, Greece, near Thessaloniki
Once again, I'm in a bad situation, on the ring road of Thessaloniki. Cars are driving really fast past me, and there is no hope that one of them is going to stop here. That is until Aggelo (= Angel) arrives to save me. He is working, delivering ice cubes in cafés and restaurants, but he'll insist on buying me lunch and then drive me to the other side of the city, from where I'll be able to reach Chalkidiki. Guardian Angels are everywhere on my path!

Sacs de glaçons à Thessalonique, Grèce


Vendredi 26 Octobre, 14:00, Grèce, près de Thessalonique
Encore une fois, je suis en mauvaise posture, sur la rocade de Thessalonique. Les voitures passent à toute vitesse à côté de moi, et il n'y a aucun espoir qu'une d'entre elles s'arrête ici. Jusqu'à ce qu'Aggelo (= Angel, Ange) arrive pour me sauver de cette situation. Il est au travail, à livrer des glaçons aux cafés et restaurants, mais il insiste pour m'offrir le repas et ensuite me conduire de l'autre côté de la ville, d'où je pourrai plus facilement partir vers Chalkidiki. Les Anges Gardiens sont partout sur ma route !

Friday, October 26th, 20:00, Greece, Fourka, Chalkidiki
After a long exhausting but sunny day of hitchhiking, I am welcomed by a delicious typical Greek dinner made by Rigas, his Greek family and Dutch friends. Through Couchsurfing, he invited me to an olive picking weekend in this beautiful place, Chalkidiki. I was planning on coming anyway to enjoy the beach, but I thought picking olives was a great opportunity to meet people and get new experiences. 
Ramassage des olives, Chalkidiki, Grèce  

Vendredi 26 Octobre, 20:00, Grèce, Fourka, Chalkidiki
Après une longue et fatiguante journée de stop, mais sous le soleil, je suis accueillie avec un délicieux dîner grec typique, cuisiné par Rigas, sa famille et ses amis Hollandais. Par le Couchsurfing, il m'avait invitée à un weekend de cueillette des olives dans sa maison de famille sur la magnifique presqu'île de Chalkidiki. J'avais prévu d'y aller de toutes manières pour profiter de la plage, mais j'ai pensé que faire la récolte des olives serait une bonne occasion de rencontrer du monde et de me faire de nouvelles expériences.

Sunday, October 28th, 15:00, Greece, Fourka, Chalkidiki
Second day under the olive trees. We're kneeling in the mud, removing the leaves and branches from a pile of olives. The whole process of olive picking is very interesting but I won't explain it all here. However, this blog, written by a couple who came to Fourka the week after explains it very well. There was a strong but warm wind this morning, very strange. But then it started raining and we did a few trees, but finally gave up. A tractor comes to pick the 39 bags of olives that we made in 2 days. Not bad! I even get a ride on the tractor to the factory, under the rain, and that's when I spot a field of cotton. I think it's the first time I see cotton for real!

Champ de coton, Chalkidiki, Grèce  

Dimanche 28 Octobre, 15:00, Grèce, Fourka, Chalkidiki
Deuxième jour  sous les oliviers. On s'agenouille dans la boue, pour retirer les feuilles et les branches du tas d'olives récoltées .Je ne raconterai pas en détail tout le procédé de récolte des olives, même si c'est très intéressant, mais vous pouvez lire ce blog, écrit par un couple qui est venu à Fourka la semaine après moi (en anglais). Il y avait un fort vent chaud très étrange ce matin. Et puis il a commencé à pleuvoir, et on a fait quelques oliviers avant d'abandonner. Un tracteur vient chercher les 39 sacs d'olives qu'on a récoltées en 2 jours. Pas mal ! Et j'ai même droit à un tour dans la remorque du tracteur, sous la pluie, et c'est de là-haut que j'aperçois pour la première fois de ma vie un vrai champ de coton !

Sunday, October 28th, 17:00, Greece, Chalkidiki
Enjoying a good, warm bath at the spa after getting rid of our muddy clothes, almost makes me forget my frustration for not being able to go to the beach. Indeed, I came to Chalkidiki because my friends told me it's a beautiful place, which it is, and I could go for a swim. When, 2 days before, on a very sunny and warm day, I was struggling to hitchhike to Fourka, Rigas and friends were actually having a great time on the beach, and they told me we could do that again the next day. But then came the rain, and the curse that would follow me until the end of my trip : I would not be able to take a swim in the sea, even if the weather was perfect at this end of october. I had already missed the beautiful beaches of south Croatia, and now Chalkidiki. But wait, there's more!

Chalkidiki, Grèce


Dimanche 28 Octobre, 17:00, Grèce, Chalkidiki
Nous profitons d'un bon bain chaud au spa, après s'être débarrassés de nos vêtements pleins de boue, et ça me fait presque oublier la frustration de n'avoir pas pu aller me baigner sur la plage. J'étais pourtant venue à Chalkidiki pour ça, car mes amis m'avaient dit que l'endroit était magnifique et parfait pour aller se baigner. 2 jours plus tôt, j'avais passé la journée à me démener pour faire du stop jusqu'à Fourka, sous un soleil de plomb, alors que Rigas et ses amis étaient en train de profiter de la plage, et ils m'avaient promis de recommencer le samedi. Hélas la météo n'était pas de cet avis, et continuait la malédiction qui allait me poursuivre jusqu'au bout de ce voyage : après les eaux turquoises de Dubrovnik, c'était maintenant la Mer Egée qui m'était refusée, alors que l'eau était encore très bonne en cette fin d'octobre. Et ça n'était pas fini !

Monday, October 29th, 7:45, Greece, Fourka, Chalkidiki
I woke up early, to go to the factory and watch the olives being processed. I brought my camera and take photos of everything, as factories always captivate me. The owner of the factory, an old man, asks if I could take a portrait of him. Of course, Rigas translates, as the man only speaks Greek, and he tells me that he wants to use the photo for his funeral! Not sure if he is serious about it... After an hour and a half, we fill the containers with about 200kg of olive oil.

Usine d'huile d'olive à Chalkidiki, Grèce


Lundi 29 Octobre, 7:45, Grèce, Fourka, Chalkidiki
Je me suis réveillée tôt, pour aller à la petite usine de transformation des olives du village. J'ai pris mon appareil photo et je mitraille, tant les usines m'ont toujours passionnée. Le propriétaire de l'usine, un homme âgé, me demande si je peux prendre un portrait de lui. Bien sûr, Rigas est là pour me faire la traduction, car le vieil homme ne parle qu'en grec, et il m'explique qu'il veut utiliser cette photo pour son enterrement ! Je ne sais pas s'il blague, mais il prend son air le plus sérieux pour la photo. Au bout d'une heure et demie, on remplit les bidons avec environ 200kg d'huile d'olive.

Monday, October 29th, 16:00, Greece, Thessaloniki
Big time in the life of a groupie, I have been invited by Christos to a recording session for the first album of Koza Mostra, Keep Up The Rhythm. Ilias is there too, to supervise as Christos plays the accordion part in Where we Belong over and over... until the sound is perfect. To me it sounded perfect the first time, but yeah, I'm not the expert, and I'm instantly hypnotised when I hear accordion.


Where we Belong, Koza Mostra
 



 Koza Mostra en studio, Thessalonique, Grèce  

Lundi 29 Octobre, 16:00, Grèce, Thessalonique
Grand moment pour moi, j'ai été invitée par Christos à assister à une session d'enregistrement pour le premier album de Koza Mostra, Keep Up The Rhythm. Ilias est là aussi, pour superviser, tandis que Christos joue et rejoue indéfiniment la partie accordéon de Where we Belong, jusqu'à atteindre la perfection. Pour moi, c'était parfait dès le début, mais je ne suis pas experte, et de toutes façons je suis tout de suite hypnotisée par le son de l'accordéon. 

Tuesday, October 30th, 10:00, Greece, Thessaloniki
After a short night, I left early enough to witness a big full moon over the city, before sunrise. Amazing! Then I stood for 3 hours on the side of the road at the exit of the city, completely sleepy, thumb up and my arm killing me as I watched the continuous traffic go by. The weather is perfectly sunny, and all I want is to lay down on the beach. But instead, I will have the worst hitchhiking day of my life (okay, I don't have so much experience yet...). Hundreds of cars pass, without looking at me, and I can feel the fear and suspicion of the drivers. Not that I would look dangerous or dirty, at least I don't think so, but I'm starting to understand that the Greeks became more suspicious towards the foreigners with the crisis, and they seem to feel threatened by their neighbours, Albania, Macedonia*, Bulgaria and Turkey, being a door to E.U.

*This is a delicate topic, as "Macedonia" is also the northern region of Greece, and according to the Greeks I should say "FYROM", Former Yugoslav Republic of Macedonia when talking about the country.

Kavala, Grèce


Mardi 30 Octobre, 10:00, Grèce, Thessalonique
Après une courte nuit, je sors assez tôt pour admirer la pleine lune, énorme au dessus de la ville, avant que le soleil apparaisse. Magnifique ! Et puis je me retrouve pendant 3 heures au bord de la route à la sortie de la ville, à moitié endormie, le pouce en l'air et mon bras qui fatigue, devant le trafic incessant des voitures qui ne s'arrêtent pas. Il fait un temps magnifique, et tout ce que je veux c'est m'allonger sur la plage. Mais au lieu de ça, je vais passer la pire journée de stop de ma vie de stoppeuse (qui n'est pas très longue, c'est vrai). Des centaines de voitures passent, sans un regard pour moi, et je peux sentir la peur et la suspicion des conducteurs. Pas que j'aie l'air dangereuse ou sale, je ne pense pas, mais je commence à comprendre que les Grecs deviennent très méfiants envers les étrangers depuis la crise, et qu'ils se sentent menacés de toutes parts par leurs voisins, l'Albanie, la Macédoine*, la Bulgarie ou la Turquie, étant une porte d'entrée de l'Union Européenne.

*Sujet délicat, car "Macédoine" désigne également la région du nord de la Grèce, etselon les Grecs je devrais dire "FYROM", Former Yugoslav Republic of Macedonia pour parler du pays, ils l'appellent même parfois "Skopje" du nom de sa capitale.

Tuesday, October 30th, 13:40, Greece, Melissokomeio
I landed in the middle of nowhere, between Thessaloniki and Kavala. I'm sitting in a field of olive trees, eating my tomato, olive and feta sandwich, with lovely green hills surrounding me, and a big blue sky over my head. It's quiet, and there's barely any cars on the road. I finally had to take a bus from Thessaloniki, but when I arrived at the station the bus was close to leaving and I was short 3€ to pay for the whole ticket. So they made me get out in the small village of Melissokomeio. I asked a man to show me on the map where I was, and he answered in french, unexpected! When he understood that I was lacking a few coins to go to Kavala, he insisted on giving me 5€ to help me. After declining, I eventually took it, as there was no way I could get money in this place, and I was not in a position to refuse. This small gesture would save me later, to pay the ticket for the next bus. Another angel on my path...

Melissokomeio, Grèce
 

Mardi 30 Octobre, 13:40, Grèce, Melissokomeio
J'ai atterri au milieu de nulle part, entre Thessalonique et Kavala. Je suis assise dans un champ d'oliviers, mangeant mon sandwich tomate-olive-fêta, entourée de jolie collines verdoyantes, et sous un magnifique ciel bleu. C'est très calme, il n'y a quasiment pas de voitures qui passent sur la route. J'ai finalement été obligée de prendre le bus depuis Thessalonique, mais quand je suis arrivée à la gare routière, le bus allait partir et il me manquait 3€ pour payer le voyage complet. Alors ils m'ont débarquée dans ce petit village de Melissokomeio. J'ai demandé à un homme de me montrer sur la carte où on était, et il m'a répondu en français ! Quand il a compris qu'il me manquait quelques pièces pour payer le biller jusqu'à Kavala, il a insisté pour que je prenne le billet de 5€ qu'il me tendait. Après avoir refusé, j'ai finalement accepté, parce qu'il n'y avait pas l'ombre d'un distributeur à l'horizon, et que je n'étais pas en position de refuser. Ce petit geste m'a sauvée plus tard, pour payer le ticket pour le prochain bus. Encore un ange sur mon chemin...

Tuesday, October 30th, 15:30, Greece, Melissokomeio
It's the middle of the afternoon, and I'm drinking a glass of Ouzo in a deserted bar of a deserted village with 2 old men who don't speak a word of English. They understood my distress and offering me the national drink was their way to help me. Absolutely no car stopped on the small road in more than one hour. No luck at hitchhiking, but, for me today, Alcohol is free!

 
Alcohol is Free, Koza Mostra  

Mardi 30 Octobre, 15:30, Grèce, Melissokomeio
C'est le milieu de l'après-midi, et je suis en train de boire un verre d'Ouzo, dans un bistro désert d'un village désert, avec 2 vieux qui ne parlent pas un mot d'anglais. Ils ont juste compris mon désarroi, et m'offrir leur boisson nationale a été leur manière de m'aider. Absolument aucune voiture ne s'est arrêtée sur la petite route en une heure. Pas de chance pour moi au stop aujourd'hui, mais "Alcohol is free" (l'alcool est gratuit) !


Tuesday, October 30th, 21:00, Greece, Thassos island
I'm finally on Thassos island! But it wasn't easy at all and when I finally arrived in Kavala the boat was leaving. I had to wait for the next one, taking a walk in this beautiful town. Quiet shores, an old aqueduct, everything reddening in the sunset...  When I encountered the sign for Instanbul 460km away, I started dreaming that I could set a foot on the Asian continent... But hitchhiking was such a hassle, going to Thassos was more of a sensible option. Once on the island, it was dark, and I discovered that the campsite was already closed at this end of October. Not the touristic period. I was allowed to put my tent up for free, right next to the beach, which was perfect, but it felt a little creepy, being alone in the dark in this deserted seaside resort. And I had missed the opportunity to take a bath in the sea on this sunny day! Tomorrow I will. 

Kavala, Grèce


Mardi 30 Octobre, 21:00, Grèce, Île de Thassos
Je suis enfin sur l'île de Thassos ! Ca n'a vraiment pas été facile, et quand je suis finalement arrivée à Kavala, le bateau était en train de partir. J'ai du attendre le suivant, me promenant dans cette jolie ville. Des plages calmes, un viel aqueduc rougeoyant sous le soleil couchant... Quand je tombe sur le panneau Istanbul - 460km, je me prends à rêver de poser le pied sur le continent asiatique... Mais le stop étant tellement difficile en Grèce, Thassos reste l'option la plus raisonnable. Une fois arrivée sur l'île, il faisait nuit et j'ai découvert que le seul camping était déjà fermé, en cette fin octobre. La saison touristique était bien terminée, même si selon moi la météo était encore parfaite. On m'autorise à y camper tout de même, gratuitement donc, sur le bord de la plage. Parfait, mais un peu inquiétant de se retrouver seule dans la nuit, dans cette station balnéaire désertée. J'avais râté l'opportunité de me baigner dans la mer par cette belle journée ensoleillée. Mais la plage sera toujours là demain.

Wednesday, October 31st, 17:00, Greece, Thassos island
Sitting on a bench with a friendly white cat, facing the grey sea, clouds over my head and wind in my ears... No, I couldn't swim. The weather radically changed, and now it's too cold and windy. There was a curse on me, all along this trip, so that I couldn't enjoy a good bath in the sea. I will have to come back! Instead I spend a lonely and relaxing day walking around the empty village, barely feeding myself as there was nothing opened. A few months later, I would learn that on this very island is one of nature's wonders, a natural pool open on the sea. But even if I had known, the island was quite big and I had no means of transport.

Thassos, Grèce


Mercredi 31 Octobre, 17:00, Grèce, Île de Thassos
Je suis assise sur un banc avec un gentil chat blanc, face à une mer grise et aux nuages qui s'accumulent au dessus de ma tête, et le vent dans mes oreilles. Non, je n'ai pas pu me baigner. La météo a radicalement changé dans la nuit, et maintenant il fait trop froid et venteux. La malédiction m'a poursuivie, m'empêchant de me baigner dans la mer tout au long de ce voyage. Il faudra que je revienne. Au lieu de ça, j'ai passé la journée seule à me reposer, me promenant dans le village quasiment désert, ne pouvant à peine manger car tout était plus ou moins fermé. Quelques mois plus tard, j'apprendrai que sur cette île se trouve une des merveilles de la nature,  une piscine naturelle ouverte sur la mer. Mais même si j'avais su, l'île est assez grande, et je n'avais aucun moyen de transport pour y aller.

Thursday, November 1st, 16:00, Greece, Thessaloniki
I ring at Vasilis' door, looking miserable, completely soaked and sore after standing all day long with my 28kg backpack. Hitchhiking back from Kavala didn't work either, and it was pouring rain so I took a bus, but couldn't avoid getting wet. Vasilis being an angel, he offers me a warm shower, makes me a cup of tea, then gives me a good massage on my sore shoulders. Now I feel much better!

Kavala, Grèce


Jeudi 1er Novembre, 16:00, Grèce, Thessalonique
Je sonne à la porte de Vasilis, misérable dans mes vêtements trempés et endolorie par une longue journée à porter mes sacs de 28kg. Le retour en stop de Kavala n'a pas été plus simple, et il pleuvait des cordes, j'ai préféré prendre le bus, mais n'ai pas pu éviter de me faire tremper. Vasilis est un ange, il m'offre une douche chaude, me fait une bonne tasse de thé, et un massage de mes épaules douloureuses. Maintenant ça va mieux !

Friday, November 2nd, 23:30, Greece, Thessaloniki
The Gaia Club is crowded, I'm tasting the local Alfa beer, and Los Mujeros are ready to come on stage, with their guest, Mc Yinka. This Balkan swing band of 8 students is led by Dimitris, the lead singer, and his little brother Christos, who is also Koza Mostra's accordionist. Their music is full of joy and energy that they communicate to the audience, with some darker and tormented parts when Christos takes the lead voice. 


Los Mujeros feat. MC Yinka

Los Mujeros, Thessalonique, Grèce


Vendredi 2 Novembre, 23:30, Grèce, Thessalonique
Le Club Gaïa est plein à craquer, et je goûte à la bière locale, l'Alfa, quand Los Mujeros montent sur scène, avec leur invité, Mc Yinka. Ce groupe de swing Balkan composé de 8 étudiants est dirigé par Dimitris, le chanteur, et son petit frère Christos, l'accordéoniste de Koza Mostra.  Leur musique est énergique et joyeuse, avec quelques passages plus tourmentés quand Christos se met à chanter.

Saturday, November 3rd, 23:30, Greece, Thessaloniki
It's been a relaxing day with my new flatmates Vasilis, Alexia and Theo. I tasted a local specialty called tsoureki, a sort of brioche, cooked them some kind of french dish, and took a walk along the seaside. Then we got out for a jazz concert that I didn't really like. On our way home with Alexia, we stop for a good greasy souvlaki, the typical greek sandwich with grilled meat. The perfect way to finish a night out in Thessaloniki!

Thessalonique, Grèce


Samedi 3 Novembre, 23:30, Grèce, Thessalonique
Journée tranquille avec mes nouveaux colocs, Vasilis, Alexia et Théo. J'ai goûté une spécialité locale, le tsoureki, une sorte de brioche, puis je leur ai cuisiné une recette française, et je suis sortie marcher le long de la mer. Puis on est sortis pour un concert de jazz, que je n'ai pas vraiment apprécié. Sur le chemin du retour avec Alexia, on s'arrête pour un bon souvlaki bien gras, sandwich grec à la viande grillée. Parfait pour finir en beauté une soirée à Thessalonique !

Sunday, November 4th, 17:30, Greece, Thessaloniki
I'm eating a slice of pizza near the White Tower, watching my last sunset on the Aegean Sea. I spent the afternoon trying to find a bus or a train to Serbia for Monday morning, for the trip back to France. But I learnt that there is no train going out of the country anymore. All I can find is a bus that goes to Polykastro, the last town before the border to Macedonia. So I decide to stop worrying about the way home, and instead I'll enjoy my last hours in Thessaloniki, and my last concert of Koza Mostra!

La Tour Blanche, Thessalonique, Grèce


Samedi 4 Novembre, 17:30, Grèce, Thessalonique
Je mange une part de pizza près de la Tour Blanche, symbole de Thessalonique, en regardant une dernière fois le soleil se coucher sur la mer Egée. J'ai passé l'après-midi à essayer de trouver un bus ou un train pour la Serbie pour le retour en France du lendemain. Mais j'ai appris qu'il n'y a plus aucun train qui sort du pays depuis plusieurs année. Tout ce que j'ai pu trouver, c'est un bus pour Polykastro, la ville la plus proche de la frontière avec la Macédoine. Je décide alors d'arrêter de m'inquiéter sur le voyage du retour, et plutôt de profiter à fond de mes dernières heures à Thessalonique, et de mon dernier concert avec Koza Mostra !

Sunday, November 4th, 23:00, Greece, Thessaloniki
The Charro Negro' stage is really small, and I wonder how the guys are going to jump around in such a tiny space. But the good thing is, the stage is in the middle of the room, and I'll be able to turn all around to take lots of photos. Talking about photos, I met Céline, a French photographer who also met them at the Kumpania festival. It takes me a few minutes to get used to speak french again, after almost 3 weeks in english, but it feels good to exchange our impressions and pictures of Greece. The place is now crowded, but luckily, Ilias' girlfriend Hara invites me to join her at the front table, next to the stage. Perfect spot to take photos and enjoy the night! Perfect spot also for Vasilis to hand me the microphone on his trumpet so that I would sing "I like to move it"! The audience is not as hung-up as in the club two weeks ago, and the guys fire up the crowd! They try new songs, like the famous Bregovic's "Mescecina", then Stelios dedicates a song to the french girls, Céline and I. When it's over, I ask her to take a photo of me with the band, but my camera being so fussy, it ended up completely blurry... I was really disappointed, but hey, that's a good reason to make sure I meet them again later!

Koza Mostra en concert, Thessalonique, Grèce


Dimanche 4 Novembre, 23:00, Grèce, Thessalonique
La scène du Charro Negro est toute petite, et je me demande comment les gars vont pouvoir jouer et sauter partout comme à leur habitude, dans un espace aussi petit. Mais en même temps, la scène est située au milieu de la salle, et on peut tourner autour pour prendre des photos de tous les points de vue. En parlant de photos, je rencontre Céline, une photographe française qui a aussi rencontré le groupe au festival Kumpania. Ca me prend quelques minutes pour me réhabituer à parler français, après presque 3 semaines d'anglais intensif, mais c'est agréable de pouvoir échanger nos impressions sur la Grèce et nos photos. La salle est maintenant pleine, mais heureusement, la copine d'Ilias, Hara, m'invite à la rejoindre à sa table juste devant la scène. Parfait pour prendre des photos et profiter du concert ! Parfait aussi pour que Vasilis me tende le micro sur sa trompette, au moment de la chanson "I like to move it", pour que je chante ! Le public est beaucoup plus décontracté que dans le club 2 semaines plus tôt, et les gars mettent le feu ! Ils essaient de nouvelles chansons, comme la fameuse "Mescecina" de Bregovic, puis Stelios dédicace une chanson aux 2 françaises, Céline et moi. A la fin du concert, je demande à Céline de me prendre en photo avec le groupe, mais mon objectif  est tellement capricieux que je me retrouve avec une photo complètement floue... J'étais déçue, mais c'est une bonne raison pour revenir les voir !

Monday, November 5th, 03:00, Greece, Thessaloniki
The partying goes on, with the band, and I really don't want to go to sleep. The barman and other people have offered me tequilas and I start chatting with them while watching the guys having fun on the dancefloor. As I finally leave the club with Céline, Christos and Stelios, I notice a big Koza Mostra poster on the wall and declare that I need it at home. With Christos' support, I take it down and we run away in the streets like thieves! Stelios offers to bring me back to Vasilis' in his red Peugeot, as we start yelling half-French half-Greek insults to each other. We meant no harm, that was just our way of practicing languages, and ok, the alcohol talking! The drive was epic too, as Stelios couldn't stop talking, as usual, lowering his focus on the road. But we made it to the traditional after-party snack-bar, where they had pizza, and I tried something called "bourracha me krema kai merenda", a sort of puff pastry with nutella. Perfect before a long trip! 

Vasilis, Thessalonique, Grèce  

Lundi 5 Novembre, 03:00, Grèce, Thessalonique
La fête continue, avec le groupe, et je n'ai pas vraiment envie d'aller me coucher. Le barman et d'autres personnes m'offrent des tequilas, et je commence à discuter avec eux pendant que le groupe s'amuse sur le dancefloor. Quand je quitte finalement le club avec Céline, Stelios et Christos, je remarque un grand poster de Koza Mostra sur le mur, et je leur dis qu'il me le faut à la maison. Ni une ni deux, Christos m'aide à le décrocher, et on s'enfuit dans la rue comme des voleurs ! Stelios me propose de me raccompagner jusque chez Vasilis dans sa 306 rouge, et on commence à se crier un mélange d'insultes en français et de grec ! Rien de grave, on s'amuse juste à pratiquer les langues, l'alcool aidant ! Le retour fut épique, avec Stelios au volant qui ne pouvait s'arrêter de parler, comme d'habitude, pas très concentré sur la route. Mais on réussit quand même à arriver au traditionnel snack de fin de soirée, où ils prennent une pizza et j'essaie une pâtisserie appelée "bourracha me krema kai merenda", une sorte de pâte feuilletée avec du Nutella grec. Parfait avant un long voyage !

Monday, November 5th, 07:00, Greece, between Thessaloniki and Polykastro
After saying goodbye to the guys I came back to Vasilis' to get my backpack, and took a 30 minutes nap before I left. I'm now in the bus to the border, not even tired from my long night, as I watch the greek landscapes going by through the window, under the rising sun. The morning is a little foggy, as is my head after a full night of loud music and shouting, and I'm already nostalgic. But I feel full of energy from this last moments with the band, and I'm ready for this long trip!

Polykastro, Grèce


Lundi 5 Novembre, 07:00, Grèce, entre Thessalonique et Polykastro
Après avoir dit au revoir aux gars, je suis retournée chez Vasilis pour récupérer mon sac à dos, et je me suis accordé une courte sièste de 30 minutes avant de partir. Je suis maintenant dans le bus pour la frontière, même pas fatiguée de ma nuit, alors que je regarde à travers la fenêtre la campagne grècque défiler, sous le soleil levant. Il y a un peu de brouillard ce matin, tout comme dans ma tête après une nuit complète de musique forte, et je me sens déjà nostalgique. Mais je suis aussi pleine d'énergie avec des derniers moments passés avec le groupe, et je suis prête pour ce long voyage !

Monday, November 5th, 09:00/08:00, Greek-Macedonian border
I'm already crossing the border, and the time goes backwards as I change time zone. It's gonna be a 25 hours day, after a sleepless night!

Frontière d'entrée en Macédoine


Lundi 5 Novembre, 09:00/08:00, frontière Grèce-Macédoine
Je traverse déjà la frontière, et le temps recule d'une heure en changeant de zone. Je suis partie pour une journée de 25 heures, après une nuit blanche !

Monday, November 5th, 10:20, Macedonia, on the highway
I'm sitting on the seat of a truck, when "BAM!", a loud noise definitely takes me out of my lethargy. The driver manages to pull over safely on the side of the highway and explains calmly that a tire must have burst.
So I resume my hitchhiking, right on the highway, while he starts changing his tire. I'll be rewarded for my misfortune, because that's when I meet Joko, who speaks a much better english than my previous driver and has a lot to teach me about Macedonia. He is a forest engineer and knows a lot about his country. He explains why the landscape is so desolated after the forests were all cut in the 15th century, and now the soil is so poor they can hardly grow anything. When we pass the city of Veles he tell me that smelting plants here have polluted the whole area. But when I ask if there's anything beautiful left in Macedonia, he tells me about the beautiful city of Ohrid, near the lake that I saw from the Albanian side, with its 360 orthodox churches and the surrounding national park.

Autoroute en Macédoine


Lundi 5 Novembre, 10:20, Macédoine, sur l'autoroute
Je suis installée dans la cabine d'un camion, quand soudain "BOUM !", un bruit d'explosion me tire de ma léthargie. Le conducteur arrive à se garer sur la voie d'arrêt d'urgence en toute sécurité, et m'explique calmement qu'un pneu a du éclater.
Alors je me remets au stop, sur le bord de l'autoroute, pendant qu'il change son pneu. Je suis récompensée de cette malchance, parce que je rencontre alors Joko, qui parle bien mieux anglais que le routier, et a beaucoup de choses à m'apprendre sur la Macédoine. Il est ingénieur des forêts, et connait beaucoup de choses sur son pays. Il m'explique pourquoi le paysage est si désolé, après que les forêts ont toutes été rasées au 15ème siècle, et maintenant le sol est tellement érodé qu'ils ont beaucoup de mal à y faire pousser quelque chose. Quand on passe devant la ville de Veles, il m'explique que des fonderies ont pollué toute la zone. Mais quand je lui demande s'il reste de beaux endroits en Macédoine, il me parle de la jolie ville d'Ohrid, près du lac que j'ai vu depuis l'Albanie, avec ses 360 églises orthodoxes et le parc national autour.

Monday, November 5th, 13:00, Macedonian/Serbian border
The biggest moment of luck of this trip : Zlatko picks me up at the border, and I instantly have a good connection with him. He did a lot of hitchhiking in his youth and his first words are to know if it's still easy nowadays. From what everybody tells me, it was much more common a few decades ago, but after doing such a long trip, I can say it's still possible. Zlatko is going to Croatia for work, near Zagreb, which is exactly my way, so I sit in his car for the longest hitchhiking ride of my life : 700km!! As we spend the afternoon going through Serbia, I learn a lot of things about Greece and its relationship with the surrounding countries, and about the Yugoslav wars and how the people of Belgrade saved their bridges from the OTAN bombings by partying every night on them in 1999. 

Sortie de Macédoine


Lundi 5 Novembre, 13:00, frontière Macédoine-Serbie
Le plus gros moment de chance de ce voyage : Zlatko me récupère à la frontière, et aussitôt je sens une bonne connection avec lui. Il parle bien anglais et a fait beaucoup de stop dans sa jeunesse. Ses premiers mots sont pour savoir si c'est toujours aussi facile de nos jours. D'après ce que tout le monde me dit, le stop était bien plus courant il y a quelques dizaines d'années, mais après ce long voyage, je peux en témoigner, c'est toujours possible ! Zlatko va jusqu'en Croatie pour le travail, près de Zagreb, justement sur mon trajet, alors je m'installe pour le plus long trajet en stop de ma vie : 700km !! Alors qu'on passe l'après-midi à rouler à travers la Serbie, j'apprends beaucoup de choses sur la Grèce et ses relations avec les pays voisins, et sur les guerres de Yougoslavie, et comment les gens de Belgrade ont sauvé leurs ponts des bombardements de l'Otan, en faisant la fête dessus tous les soirs, en 1999. 

Monday, November 5th, 19:30, near Popovača
 Zlatko leaves me at a small hotel, after bargaining the price of the room for me, as the old lady doesn't speak english. I spend my last 70 kunas + 13€ = 23€ for a larger room than the one in Podgorica, and more comfortable! A good night of sleep is waiting for me, after such a long night and day!

Auberge en Croatie


Lundi 5 Novembre, 19:30, près de Popovača
Zlatko me laisse dans un petit hôtel, après avoir négocié pour moi le prix de la chambre, comme la dame ne parlait pas anglais. Je dépense mes derniers 70 kunas + 13€ (= 23€) pour une chambre plus grande et plus confortable que celle de Podgorica. Une bonne nuit de sommeil m'attend, après cette longue nuit de fête et journée de voyage !

Tuesday, November 6th, 11:00, Slovenia, Ljubljana
Once again, I'm stuck on a highway, in a very bad position, as the road suddenly divided in 2 and my driver was going on the other direction. I spend a few minutes trying to find the best spot for cars to stop, but it's not easy because cars are coming out of a tunnel at full speed and the direction I'm going to is on the opposite side of the road. But luckily, another guardian angel stops after a few minutes, it's Murosh, who is also a hitchhiker and knows that I'm in a very bad position. He helps me even if he runs the risk of getting a fine, as picking up hitchhikers on the highway is completely forbidden in Croatia.

Autoroute en Croatie


Mardi 6 Novembre, 11:00, Slovénie, Ljubljana
Encore une fois, je me retrouve coincée sur le bord de l'autoroute, en très mauvaise posture, car la route s'est soudainement divisée en deux, et mon conducteur allait dans l'autre direction. Je passe plusieurs minutes à chercher le meilleur endroit pour qu'une voiture s'arrête, mais c'est difficile parce que les voitures sortent d'un tunnel à pleine vitesse, et ma direction est celle de la route qui part à l'opposé de là où je me trouve. Heureusement, un autre ange gardien s'arrête au bout de quelques minutes, c'est Murosh, un auto-stoppeur qui sait que je suis en galère. Il m'aide, même s'il sait qu'il risque une amende, car il est complètement interdit de prendre des stoppeurs sur les autoroutes en Croatie. (Logique, mais je n'ai pas le choix)

Tuesday, November 6th, 17:00, Italy, Brescia
The night falls early and I don't want to stop so soon. I keep on asking in italian for rides at every gas station. The conversation is limited with each one of my drivers, because they don't really speak english and I understand only a few of their italian words. 

Mario, routier en Croatie  

Mardi 6 Novembre, 17:00, Italie, Brescia
La nuit tombe rapidement, mais je ne veux pas arrêter le stop si tôt. Je continue à demander aux conducteurs italiens à chaque station service. La conversation est limitée avec chacun d'entre eux, car ils ne parlent pas trop anglais et je ne comprends que quelques mots d'italien. 

Wednesday, November 7th, 00:00, France, Cannes
I got lucky and the 11th ride of the day is a french couple who brings me from Savona to Cannes. It's nice to be able to talk in my language again, and they are so nice that they give me some fruits and biscuits when they leave me at the gas station. I haven't really eaten in a day and it feels good to fill my stomach a little before spending a cold night on the sloping lawn near the trucks. 

Coucher de soleil à Thessalonique, Grèce


Mercredi 7 Novembre, 00:00, France, Cannes
J'ai eu de la chance, et le 11ème trajet de la journée se fait avec un couple de français qui m'amène de Savona à Cannes. Ca fait du bien de pouvoir enfin m'exprimer dans ma langue, et ils sont tellement gentils qu'ils me donnent quelques fruits et biscuits au moment de se quitter à la station service. Je n'ai pas vraiment mangé aujourd'hui et ça fait du bien de se remplir un peu l'estomac avant de passer une nuit froide et humide sur un bout de gazon très en pente de la station, non loin des camions.

Wednesday, November 7th, 17:00, France, Mirepoix
After 9 rides today, some of them with truck drivers carrying various things like 400 hung pigs, I'm finally back home in my mountains! 2500km in less than 3 days on the way back, not bad! I really think that believing in it, and being in a good state of mind helped a lot to get the good rides at the good times.
Let go and smile to attract luck!

Sortie d'autoroute à Bram, France


Mercredi 7 Novembre, 17:00, France, Mirepoix
Après 9 trajets aujourd'hui en voitures ou en camions transportant diverses choses comme 400 cochons pendus, je suis enfin de retour dans mes montagnes ! 2500km en moins de 3 jours pour le retour, c'est vraiment pas mal ! Je pense que quand on y croit vraiment, et quand on est dans un bon état d'esprit, ça aide énormément à croiser les bonnes personnes au bon moment.
Lâchez-prise et souriez pour appeler la chance !

vendredi 12 avril 2013

Roadtrip dans les Balkans, instants choisis (1/2)

[ Roadtrip to the Balkans, a collection of my best memories ]

 


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The complete photo album of the trip / L'album photo complet du voyage

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Monday, October 15th, 8:00, France, Mirepoix 
The sun is rising up on the quiet countryside. I'm standing on the side of the road with my heavy bag, thumb up, ready for a whole lot of adventures. It's like facing a new white page of my life book. I don't know where I'll sleep tonight, or the nights after, or how I will manage to travel the 2500km to Greece. All I have in mind is the beautiful name of the city of Thessaloniki, my goal, where I should find the musicians of Koza Mostra who made me dance at a festival a month before, and filled my days with joy since then.

This is my quest, and the rest is up to the Universe to decide my fate. A taste of absolute freedom...


Thessalonique, Grèce

Lundi 15 Octobre, 8:00, France, Mirepoix 
Le soleil se lève sur la campagne, tout est calme. Je suis sur le bord de la route, pouce levé, avec mon lourd sac à dos,  prête pour de nouvelles aventures. J'ai l'impression d'être devant une nouvelle page blanche du livre de ma vie. Je ne sais pas où je dormirai cette nuit ou les suivantes, ni comment je vais réussir à parcourir les 2500 km qui me séparent de la Grèce. La seule chose que j'ai en tête, c'est le joli nom de la ville de Thessalonique, le but de mon voyage, où je devrais retrouver les musiciens de Koza Mostra, qui m'ont faite danser au festival Kumpania un mois plus tôt, et ont embelli mes journées depuis avec leur musique. 
Voilà ma quête, l'Univers décidera de mon destin. Comme un goût d'absolue liberté...

Monday, October 15th, 12:00, France, near Nîmes 
First lucky break of my trip, I find Elia & Mustapha in a gas station, and they are going all the way to Italy! After telling me they didn't have enough space in the car because they were coming back from holidays in Morocco, they finally make space for me, and here we go, for hours along the beautiful coast of the Mediterranean Sea, under a bright blue sky. The winding road takes us over small coves and colorful old villages until we pass Genoa and enter the plains of north Italy. 

  
Novi Vinodolski, Croatie

Lundi 15 Octobre, 12:00, France, près de Nîmes 
Premier coup de chance du voyage, dans une station service je tombe sur Elia & Mustapha qui vont jusqu'en Italie ! Après m'avoir dit qu'ils n'avaient pas de place parce qu'ils reviennent de vacances au Maroc, ils s'arrangent finalement pour me libérer un siège, et on part pour de longues heures, longeant la côte méditerranéenne, sous un beau ciel bleu. La route tortueuse surplombe de petites criques et des villages aux murs colorés, jusqu'à ce qu'on passe Gênes et entre dans les plaines du nord de l'Italie.

Monday, October 15th, 20:00, Italy, near Brescia 
I'm eating a delicious mushroom and artichoke pizza with thin crust that only Italians can make, in a roadside restaurant, invited by Florin, the romanian truck driver who picked me up in Piacenza. I didn't eat much today, as I was too busy telling my story to the drivers and keeping them entertained. And I don't feel very hungry when I'm travelling anyway. What better way to have a taste of Italy than pizza?

Split, Croatie

Lundi 15 Octobre, 20:00, Italie, près de Brescia 
Je me régale d'une délicieuse pizza aux champignons et artichauts à la pâte fine comme seuls les italiens savent faire, dans un restaurant routier, invitée par Florin, un routier roumain qui m'a récupérée à Piacenza. Je n'ai pas beaucoup mangé aujourd'hui, parce que j'étais trop occupée à raconter mon histoire à mes conducteurs. Et de toutes façons je n'ai jamais très faim quand je voyage. Mais quoi de mieux pour goûter à l'Italie qu'une part de pizza ?

Tuesday, October 16th, 12:00, Italy, near Padova 
Long hours in a gas station on the italian 'autostrada'. I hate north Italia, at least what I have seen of it from the highway. Endless industrial estates, grey skies and fast, expensive cars with pretentious drivers wearing sunglasses... No wonder it's so difficult to find a ride in this place ! Luckily, I finally come across 3 Slovenians who are coming back from an exhibition in Milan and will drive me into their country. 

Graffiti à Thessalonique, Grèce

Mardi 16 Octobre, 12:00, Italie, près de Padoue 
Les heures défilent dans cette station essence sur l'”autostrada” italienne. Je déteste le nord de l'Italie, enfin d'après ce que j'ai pu en voir depuis l'autoroute.  Des zones industrielles sans fin sous un ciel gris, et de grosses voitures tape à l'oeil conduites par des Italiens prétentieux derrière leurs lunettes de soleil... Pas étonnant qu'il soit aussi dfficile de faire du stop ici ! Heureusement je tombe finalement sur 3 Slovènes qui reviennent d'un salon à Milan et vont me conduire jusque dans leur pays.

Tuesday, October 16th, 15:00, Slovenia, Kozani 
I'm in the middle of nowhere, in beautifully preserved nature, far away from the Italian craziness. All around me, the hills are green, the air is pure, and it's so quiet... All I can see is the highway I came from, with rare cars that barely trouble the peacefulness, and behind me the village where I will meet Nikola, a Croatian who is going to accompany me for a while

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Graffiti à Thessalonique, Grèce

Mardi 16 Octobre, 15:00, Slovenie, Kozani 
Je suis au milieu de nulle part, dans une nature superbement préservée, loin de la folie italienne. Tout autour de moi, vertes collines, air pur et tranquilité. Tout ce que je peux voir, c'est l'autoroute qui m'a amenée ici, avec quelques rares voitures qui troublent à peine la quiétude du lieu. Et derrière moi se trouve le village où je vais rencontrer Nikola, un Croate qui va m'accompagner un moment. 

Tuesday, October 16th, 18:00, Croatia, Rijeka 
In the port of Rijeka, I walk along the pier to catch sight of the sunset behind the mountains of Istria. The whole city is coloured in shades of pink. Then I wander around the old town, in the middle of a young, stylish and good looking crowd, to take a look at some old tower and buildings, in clean and quiet car-free streets. Here it feels like Yugoslavia is far away in memories and Croatia is more than ready to be part of Europe, which should happen in 2013. Nikola brought me to a hostel and made sure I had everything I needed before he went home. Tonight I'll have a good bed to rest. That's when I learn that I'll have to be in Thessaloniki on friday evening if I want to attend a concert of Koza Mostra. Not much time left to visit this beautiful country, I still have a long way to Greece!
Port de Rijeka, Croatie

Mardi 16 Octobre, 18:00, Croatie, Rijeka 
Je marche sur la jetée, dans le port de Rijeka, pour apercevoir le coucher de soleil derrière les montagnes d'Istrie. Toute la ville est baignée de teintes roses. Puis je me balade dans la vieille ville, au milieu d'une foule de jeunes Croates au look travaillé, pour aller voir quelques monuments, dans des rues propres et tranquilles, sans voitures. Il semble que la Yougoslavie n'est qu'un lointain souvenir et que la Croatie est plus que prête à entrer dans l'Europe, ce qui devrait se faire courant 2013. Nikola m'a accompagnée jusqu'à une auberge et s'est assuré que je ne manquais de rien avant de rentrer chez lui. Ce soir je vais dormir dans un bon lit. C'est à ce moment que j'apprends que je devrai être arrivée à Thessalonique vendredi soir si je veux être au prochain concert de Koza Mostra. Ca ne me laisse pas beaucoup de temps pour visiter ce beau pays, j'ai encore une longue route avant la Grèce !

Wednesday, October 17th, 4:00, Croatia, between Rijeka and Senj 
The night isn't as relaxing as I thought it would be, as I am woken in the early morning, by the noise of the nearby open market starting up right under my window. Soon after that I get up to meet Nikola, who agreed to take me to Split, as he has some  business to attend there. We stop on the way in Crikvenica, then Novi Vinodolski, where I sit on the beach, enjoying a peaceful moment, the rising sun shining on the quiet waters of the Adriatic sea, and in the backgound one of the many croatian islands that always get in the way of the flat horizon. There is no open sea to be seen in Croatia, unless you're standing on one of its islands. 

 Novi Vinodolski, Croatie

Mercredi 17 Octobre, 4:00, Croatie, entre Rijeka et Senj 
La nuit n'est pas si reposante que prévue, car je suis réveillée au son du marché qui commence très tôt juste sous mes fenêtres. Peu de temps après je me lève pour retrouver Nikola, qui a proposé de me conduire jusqu'à Split car il doit y aller pour le travail. Sur le chemin on fait une pause à Crikvenica, puis Novi Vinodolski, où je m'installe sur la plage, profitant d'un moment paisible, le soleil levant brillant sur les eaux tranquilles de l'Adriatique, avec en arrière-plan une des nombreuses îles croates qui bouchent toujours la vue sur le large.  Il n'y a jamais de vue sur l'horizon, en Croatie, à moins d'être sur une de ses îles.

Wednesday, October 17th, 13:00, Croatia, between Senj and Zadar 
Nikola stops the car near a small restaurant in the middle of the green immensity, between mountains and national parks. Take a look at their "kuna" coins showing bears and tuna fishes to understand that Croatians maintain a close relationship to their natural landscapes. From what I've seen, the country is absolutely well preserved, and outside of the cities there's no imprint of human presence, at least in the south part of the country, along the coast. The only sad thing, Nikola tells me in the car, is that there are still scars of the war, with landmines scattered all over wild areas, preventing people to go on hikes freely.
Croatie
Croatie

Mercredi 17 Octobre, 13:00, Croatie, entre Senj et Zadar 
Nikola nous arrête dans un petit restaurant au milieu de l'immensité verte, entre montagnes et parcs nationaux. Il suffit de voir leurs pièces de monnaie, la “kuna”, qui représentent des ours ou des thons, pour comprendre que les Croates sont très attachés à leurs paysages naturels. D'après ce que j'en ai vu, le pays est bien préservé, et en dehors des villes il n'y a pas de trace de la présence humaine, tout du moins dans le sud du pays, le long de la côte. Le seul point négatif, comme me l'explique Nikola, c'est qu'il reste des traces de la guerre, comme les mines qui sont toujours disséminées dans de larges zones sauvages, empêchant la population de se balader librement.

Wednesday, October 17th, 15:00, Croatia, Split 
Discovering Split, a city that I've been wanting to see for years, I realise it's a bit too big and touristic for me. Plus my bag is heavy, and makes me the perfect target for the touts who want to bring me to their hotel. But I don't want to stay for the night, I want to keep going. Nevertheless, I take some time to walk in the center, and I'm impressed by the marriage of old stones and new buildings. Split was indeed built in the walls of Diocletian's Palace in the roman times.

Split, Croatie

Mercredi 17 Octobre, 15:00, Croatie, Split 
En découvrant Split, ville que j'avais envie de voir depuis des années, je réalise que c'est un peu trop touristique pour moi. Et avec mon sac trop lourd, je suis vite la cible des rabatteurs qui veulent me louer une chambre d'hôtel. Mais je ne veux pas rester là pour la nuit, je compte bien continuer ma route. Je prends tout de même le temps de marcher un peu dans le centre, et je suis impressionnée par l'alliance des vieilles pierres et des constructions récentes. En effet, Split a été construite dans les murs du Palais de Dioclétien à l'époque romaine. 

Wednesday, October 17th, 19:00, Croatia, near Split 
I'm out of luck for the day, standing on the side of the highway toll, watching the sun go down on the horizon and the cars go by without looking at me. Nobody will stop for me tonight. I find a nice spot of grass in the dusk, right under the lights of a billboard, next to the highway entrance. With my green tent in the middle of grass and bushes in this empty space, I should go unnoticed for the night. I get ready for a cold and wet night, by the sound of the nearby passing cars. 

 Camping près de Split, Croatie

Mercredi 17 Octobre, 19:00, Croatie, près de Split 
La chance m'a quittée aujourd'hui. Je suis à l'entrée du péage de l'autoroute, voyant le soleil descendre sur l'horizon à grande vitesse, et les voitures passer sans un regard pour moi. Personne ne s'arrêtera pour moi ce soir. Au crépuscule, je trouve un petit coin d'herbe juste sous les lumières d'un panneau d'affichage, proche de l'entrée de l'autoroute. Avec la tente verte au milieu de l'herbe et des buissons, je ne devrais pas trop me faire remarquer pendant la nuit. Je me prépare donc pour une nuit froide et humide, au son du passage des voitures à proximité.

Thursday, October 18th, 10:00, Croatia, south-east of Split 
I'm sitting in a truck, travelling through the beautiful mountains of south Croatia in the morning sun, listening to Goran Bregović's music. After 2 hopeless hours waiting on the side of the road, Rajo, my driver from Montenegro eventually stopped, and offered to bring me to Montenegro.  After telling him the musical purpose of my trip, he found in his stuff this Bregović album, followed by some orchestra that sounded like Slobodan Salijevic Orkestar, another band I met at the festival. It's the perfect atmosphere for this day in the Balkans, while watching the landscape go by through the truck windows, it almost feels like being in a Kusturica movie. 

 Croatie

Jeudi 18 Octobre, 10:00, Croatie, sud-est de Split 
Installée dans la cabine d'un camion roulant à travers les magnifiques montagnes du sud de la Croatie sous le soleil matinal, j'écoute la musique de Goran Bregović. Après 2 heures d'attente au péage sans espoir, Rajo, routier du Monténégro s'est finalement arrêté pour me laisser mon ter, me proposant de me conduire jusque dans son pays. Après lui avoir expliqué l'intérêt musical de mon voyage, il a trouvé parmi ses CD un album de Bregović, puis celui d'un orchestre qui ressemble à Slobodan Salijevic Orkestar, un autre groupe que j'ai rencontré au festival. C'est la musique d'ambiance parfaite pour cette journée à travers les Balkans, tout en regardant par la fenêtre défiler les magnifiques paysages, je me sens presque comme dans un film de Kusturica.

Thursday, October 18th, 11:30, Croatia, along the Neretva river 
Going down the mountain, we reach the delta of the Neretva river. On the side of the road, plenty of shacks are selling the profusion of natural goods grown in the orchards nearby. This abundant valley growing mandarins, oranges, lemons, pomegranates and such, looks like a mosaic of luxuriant fields and wetlands combined with touches of green and blue under the grey mountain and a radiant sun.

 Delta de la rivière Neretva, Croatie

Jeudi 18 Octobre, 11:30, Croatie,  le long de la rivière Neretva 
Descendant de la montagne, on arrive dans le delta de la rivière Neretva. Sur le bord de la route, de nombreuses cahutes vendent profusion de délices qui poussent dans les vergers tout autour. Cette vallée abondante, qui produit mandarines, oranges, citrons, grenades et autres fruits, ressemble à une mosaïque de champs et de zones humides assemblées en touches de vert et de bleu sous la montagne grise et un soleil radieux. 

Thursday, October 18th, 13:30, Croatia, Dubrovnik 
After going in and out of Bosnia and Herzegovina in the small city of Neum, I finally discover the stunning beauty of the south Croatian shore. First it's the gigantic luxury cruise ships lined up in the bay, but then, after a bend in the road I can see it : the old city of Dubrovnik, a myriad of orange brick shades contrasting with the deep turquoise blue of the sea. I recall it as the most amazing view of my trip, but a very brief and frustrating one, as I was stuck in this truck passing  over the city I had dreamt of visiting, but couldn't because I had to keep going. I had to reach Montenegro before the night. Hitchhiking was not easy in Croatia, and Rajo had offered me the perfect ride, all the way to Podgorica. It was slow of course, but I got to sit confortably all day long, watching the landscape go by, without going through the hassle of standing for hours on the side of the road. Of course I missed a few things like visiting Dubrovnik and swimming in the many cute little coves we passed on the way. But life is about choices, and considering the way my trip ended I have absolutely nothing to regret. And I will definitely keep south Croatia in mind for a next trip!

 Dubrovnik, Croatie

Jeudi 18 Octobre, 13:30, Croatie, Dubrovnik
Après être rentrés puis ressortis de Bosnie par la petite ville côtière de Neum, je découvre enfin l'incroyable beauté des rivages du sud de la Croatie. D'abord les énormes paquebots de luxe alignés dans la baie, mais ensuite, au détour d'un virage, j'en prends plein les yeux : la vieille ville de Dubrovnik, myriade de teintes brique contrastant sur le bleu turquoise de la mer. Ca restera dans ma mémoire la meilleure image de ce voyage, intense mais à la fois très brève et frustrante, car j'étais coincée dans ce camion passant au dessus de la ville que je rêvais de visiter, mais je devais à tout prix continuer de rouler. Je devais arriver au Monténégro avant la nuit. Le stop était  suffisamment difficile comme ça en Croatie, et Rajo m'offrait la possibilité d'arriver directement à Podgorica. En camion, c'était lent bien sûr, mais au moins j'étais installée confortablement pour profiter des paysages qui défilaient, sans avoir à attendre des heures sur le bord de la route qu'on veuille bien me prendre.  C'est sûr que j'ai raté de belles choses comme Dubrovnik, et une baignade dans une des jolies petites criques que j'ai pu apercevoir tout au long de la route.  Mais la vie est une question de choix, et vu la façon dont mon voyage s'est terminé, je n'ai absolument rien à regretter. Et je garde le sud de la Croatie en tête pour un prochain voyage !

Friday, October 19th, 7:00, Montenegro, Podgorica 
I just spent a night in a 3 stars hotel room in the most expensive city of the Balkans. At least that's what I heard. There was no other safe choice for accomodation so I took the room after some bargaining. The sun has just risen and I'm getting ready for the longest and craziest day of my trip. The city is still quiet, I'm surrounded with austere appartment blocks that contrast with the surrounding mountains. I can see old cars, like the Yugo car, from the communist period. Croatia looked a lot like the Europe I know, but Montenegro clearly has a different feeling. A place where time froze and if it weren't for the high gas prices in €uro, I would believe I'm back to 20 years ago. 

 Podgorica, Monténégro

Vendredi 19 Octobre, 7:00, Monténégro, Podgorica 
Je viens juste de passer la nuit dans un hôtel 3 étoiles de la ville la plus chère des Balkans. Tout du moins, c'est ce qu'on m'a dit. Il n'y avait pas tellement d'autres options, apparemment, alors j'ai pris la plus petite chambre, après l'avoir bien négociée. Le soleil vient de se lever, et je me prépare à la plus longue et épique journée de mon voyage. La ville est encore calme, je suis entourée de barres d'immeubles austères qui contrastent avec les montagnes environnantes. Je tombe sur de vieilles voitures de la période communiste, dans le genre de la Yugo. La Croatie ressemblait beaucoup à l'Europe que je connais, mais le Monténégro a clairement une ambiance très différente. Comme si le temps s'était arrêté, et si ce n'était le prix élevé de l'essence en €uro, je penserais être retournée 20 ans en arrière.

Friday, October 19th, 11:00, Albania, Tirana 
The race has started. I want to be in Thessaloniki tonight, and I'm rushing through Albania at the crazy speed of the packed vans that bring me from one city to another, for a ridiculously low price. No hitchhiking in Albania, public transportation is available everywhere, cheap, and fast once you're done waiting for other passengers to fill the little vans. But in the capital city, I am lost. Taxi drivers throw themselves at me to offer a ride, but they are asking for too much, and I feel tricked. So I start walking in the street, without knowing where I should go, when the miracle happens. I hear 3 french girls talking while passing next to me! For sure there's not many french residents in Tirana, but fate has its own way at helping me. In only 10 minutes, the girls understand where I want to go, and are able to organise my whole trip to the Greek border, telling me which taxis and vans to take, and exactly how much it should cost. And they change for me the exact amount from €uro to Lek. Next thing I know, I'm in another van, driving like crazy on the dusty and bumpy mountain roads. I try not to think too much about the dangerousness of it and am actually grateful that this excessive speed is getting me closer to my goal. 

  Shkodër, Albanie

Vendredi 19 Octobre, 11:00, Albanie, Tirana 
La course contre la montre a commencé. Je veux arriver à Thessalonique ce soir, et je fonce à travers l'Albanie à une vitesse folle, dans des vans pleins à craquer, qui me conduisent de ville en ville, pour un prix dérisoire. Pas de stop en Albanie, les transports en commun sont bien organisés et disponibles partout. C'est pas cher, et rapide une fois qu'on a patienté assez longtemps pour que le van se remplisse de passagers. Mais arrivée dans la capitale, je suis un peu perdue. Les conducteurs de taxi se jettent sur moi pour me proposer de m'emmener, mais ils demandent trop cher, et je sens l'arnaque à touristes. Alors je commence à marcher, sans savoir où je vais, quand, miracle ! J'entends 3 filles qui parlent français en passant à côté de moi !  Les Français ne sont pourtant pas légion par ici, je pense, mais c'est la façon dont le destin se charge de me donner un petit coup de pouce.  En 10 minutes chrono, les filles comprennent où je vais, et m'organisent tout le voyage vers la frontière grecque, en m'expliquant quels taxis et vans prendre, et combien ça devrait me coûter. Et elles me changent même mes €uros en Leks. Je me retrouve aussitôt dans un autre van, qui roule à toute berzingue sur des routes de montagne poussiéreuses et cahotiques. J'essaie de ne pas trop penser au danger, et je suis plutôt contente de cette allure parce que je suis impatiente d'arriver.

Friday, October 19th, 15:00, Albania, Lake Ohrid 
Passing at full speed along the beautiful lake Ohrid gives me a few minutes of tranquility in this hot rushing day. In a glimpse I can see farmers with their oxen in the fields at the edge of the water, fishermen and their small boats, and lots of hotels and restaurants.
Lac Ohrid, Albanie

Vendredi 19 Octobre, 15:00, Albanie, Lac Ohrid 
Le passage le long du magnifique lac Ohrid me donne quelque minutes de répit dans cette chaude journée de folie. En un clin d'oeil j'aperçois des fermiers et leurs boeufs dans de champs au bord de l'eau, des pêcheurs et leurs barques, et beaucoup d'hôtels et de restaurants.

Friday, October 19th, 17:00/18:00, Albanian/Greek border 
Crossing by foot the border and a time zone, to the promised land, the goal of my trip. I had thought that after the madness of Albania, everything would be simpler on this side, as it was Europe again. But even if this country felt much more like home, I still didn't speak the language, and there was almost nobody crossing the border to Greece. I am stuck here, alone with this german guy Nikolaus who had been waiting for hours for a ride home to Edessa. He had lost hope, but I still want to believe I can make it to Thessaloniki before the night. We ask a few drivers and once again, luck is with me, a greek couple from Edessa takes both of us in their glitzy red car. They don't speak english, but Nikolaus is here to translate and explain to them where I want to go.  I sit back in the car and enjoy my first moments in Greece, while listening to them chatting in this beautiful language, as the sun quickly sets. 

 Thessalonique, Grèce

Vendredi 19 Octobre, 17:00/18:00, frontière Albanie/Grèce 
Je traverse à pied la frontière vers la terre promise, en même temps que je change de fuseau horaire. Je pensais qu'après la folie de l'Albanie, tout serait plus simple de ce côté, comme c'était de nouveau l'Europe. Mais même si ce pays ressemble plus au mien, je ne parle pas la langue, et il n'y a quasiment personne qui traverse la frontière vers la Grèce. Je suis coincée là, avec Nikolaus, un Allemand qui attend depuis des heures qu'une voiture le ramène chez lui à Edessa. La situation est désespérée, mais je veux croire que je peux arriver à Thessalonique ce soir. On sollicite quelques rares conducteurs, et une fois de plus, la chance est avec moi, quand ce couple de Grecs nous prend tous les deux dans leur clinquante voiture rouge. Ils ne parlent pas anglais, mais Nikolaus est là pour me faire la traduction et leur expliquer où je veux aller. Je me détends, et profite de ces premiers moments en Grèce, en les écoutant discuter dans cette jolie langue, alors que le soleil se couche rapidement. 

Friday, October 19th, 21:00, Edessa 
I'm on the train, ready to leave for Thessaloniki after a drive through the beautiful landscapes of mountains and lakes of northern Greece. But I wouldn't know, because it was dark soon after we left the border. This day has been really intense, and I'm trying to relax for a few minutes, now that I'm in the last leg of my race and I've got the last instructions to find the club where the gig takes place. As I'm cooling down, I start to realise that I'm really gonna be there in a couple of hours. Even if it was quite hopeless in the morning, to think of crossing 2 borders and doing 600 km through a country with no highways, I stayed focused all day on my wish to be in Thessaloniki in the evening, and kept faith thanks to Christos who was waiting for me there and texting me his support. 

 Graffiti, Thessalonique, Grèce

Vendredi 19 Octobre, 21:00, Edessa 
Je suis dans le train, prête à partir pour Thessalonique, après un tour à travers les beaux paysages de montagnes et lacs du nord de la Grèce. Mais je n'ai rien vu, car il faisait déjà noir en partant de la frontière. Cette journée a été tellement intense, j'essaie de me détendre quelques minutes, maintenant que je suis dans la dernière ligne droite de mon voyage, et que j'ai les instructions pour trouver le club où a lieu le concert. Je commence à réaliser que j'y serai dans quelques heures. Alors que c'était complètement inespéré ce matin, de traverser 2 frontières dans la journée et de faire 600 km à travers un pays sans autoroutes, je suis restée concentrée sur mon objectif d'arriver à Thessalonique le soir, et j'ai gardé la foi grâce à Christos qui m'attendait là bas et m'envoyait ses encouragements par SMS. 

Saturday, October 20th, 00:15, Thessaloniki 
I'm standing in front of the stage as the 6 guys in kilts start to play. I still can't believe my luck. A few minutes ago, I was at the door, welcomed by the hostess of the club, in her tightly fitted red dress. I thought she would never let me in, with my big backpack, travelling shoes and dusty clothes. Not exactly the appropriate dress code for this kind of place. But instead she took care of my bag, and started explaining that the band playing tonight was Koza Mostra. "I know, I answered, I just arrived from France to see them" :)

 Thessalonique, Grèce

Samedi 20 Octobre, 00:15, Thessalonique 
Je suis devant la scène, alors que les 6 musiciens en kilts commencent à jouer. Je n'arrive toujours pas à y croire. Quelques minutes plus tôt j'étais devant la porte du club, accueillie par l'hôtesse en robe rouge moulante. J'ai pensé qu'elle n'allait jamais me laisser rentrer, avec mon gros sac à dos, mes chaussures de voyage et mes fringues poussiéreuses. Pas exactement le dress code pour ce genre d'endroit. Mais finalement elle s'occupe de mon sac, et commence à m'expliquer que le groupe qui joue ce soir est Koza Mostra. “Je sais, je lui dis, j'arrive de France pour les voir” :)

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 Saturday, October 20th, 4:00, Thessaloniki 
Driving through the empty streets of the city, I'm listening to Ilias singing over himself in a Koza Mostra song, fresh from the last recording session. Priceless!

 Eightball Club, où nous avons fini la nuit, Thessalonique, Grèce

Samedi 20 Octobre, 4:00, Thessalonique
Fonçant dans les rues désertes de la ville au volant de sa voiture, Ilias chante sur lui-même dans une chanson de Koza Mostra fraîchement enregistrée qu'il me fait écouter en avant-première. Terrible !

Saturday, October 20th, 6:00, Thessaloniki 
23 hours since I left Podgorica, and I'm sitting in the streets at this early hour, eating a slice of pizza with Christos, Stelios and Dimitris after a long, very long day and mad night of drinking and partying. 

 Lendemain de fête, Thessalonique, Grèce

Samedi 20 Octobre, 6:00, Thessalonique 
23 heures après avoir quitté Podgorica, me voilà assise dans la rue, mangeant une part de pizza très matinale avec Christos, Stelios et Dimitris, après une très très longue journée et une folle nuit à faire la fête.

Sunday, October 21st, 16:00, Thessaloniki 
Wandering in the streets with Vasilis, the city bathed in sunlight, and sitting on the seaside, watching the sun going down on the horizon, chatting and playing with a puppy...

 Thessalonique, Grèce

Dimanche 21 Octobre, 16:00, Thessalonique 
Balade dans les rues avec Vasilis. La ville est inondée de soleil, on s'installe sur un banc au bord de l'eau, à discuter en regardant le soleil descendre vers l'horizon, alors un petit chien vient jouer avec nous...

Sunday, October 21st, 22:00, Thessaloniki 
I'm in Greece, but oddly enough, I'm learning tango with a trumpet player. Yes, life can be funny like that. 

Graffiti, Thessalonique, Grèce

Dimanche 21 Octobre, 22:00, Thessalonique 
Je suis bien en Grèce, mais étrangement, je suis en train d'apprendre le tango avec un trompettiste. Parfois la vie est surprenante comme ça. 

Monday, October 22nd, 21:00, Thessaloniki
Sharing a delicious pita meal prepared by Alexia and Theologos, and talking philosophy. No doubt, I'm in Greece.

 Thessalonique, Grèce

Lundi 22 Octobre, 21:00, Thessalonique 
Je goûte les délicieuses pitas préparées par Alexia et Theologos en discutant philosophie. Pas de doute, je suis en Grèce. 

Tuesday, October 23th, 18:30, Thessaloniki 
Enjoying a café frappé* on a raggae style ship cruising around Thessaloniki bay at sunset, with a bunch of veterinary students met through Couchsurfing.

*which, I just learnt, was invented in 1957 in Thessaloniki!

 Thessalonique, Grèce

Mardi 23 Octobre, 18:30, Thessalonique 
Je goûte un café frappé* sur un bateau à l'ambiance raggae qui fait le tour de la baie de Thessalonique au coucher du soleil, en compagnie d'un groupe d'étudiants vétérinaires que j'ai rencontrés par Couchsurfing.
*comme je viens juste de l'apprendre, c'est une spécialité de Thessalonique, inventée en 1957 !


Wednesday, October 24th, 18:30, Larissa 
After a very crappy hitchhiking day, I am stuck in Larissa, watching the sun going down quickly, when I was planning on reaching a campsite in Kastraki, near Meteora. There's a bus for Trikala coming soon, and I resolve to take it, but I give one last chance at hitchhiking, with the car that comes right before the bus. And it stops for me ! Giorgos was born in Kalambaka, and he is going home for holidays. He speaks very good english and I instantly have a good feeling about him. Indeed, he will insist in bringing me all the way to my campsite even if he was originally going only to Trikala, 20km from there.

Sometimes, when you're in the worst situation and you have no hope, that's exactly when the miracle happens and an angel comes across your path...

 L'Olympe dans les nuages, Grèce

Mercredi 24 Octobre, 18:30, Larissa 
Après une très mauvaise journée de stop, me voilà coincée à Larissa, voyant le soleil descendre rapidement, alors que j'avais prévu de dormir dans un camping de Kastraki, près de Meteora. Il y a bien un bus pour Trikala qui arrive, et je me résouds à le prendre, mais je me donne une dernière chance pour arrêter la voiture qui arrive juste avant le bus. Et ça marche, la voiture s'arrête ! Giorgos est né à Kalambaka, tout près de Meteora, et y retourne pour les vacances. Il parle très bien anglais, et je me sens tout de suite en confiance avec lui. Et effectivement, il insiste pour me conduire jusqu'au camping, alors qu'il prévoyait d'aller seulement à Trikala, 20 km avant.
Parfois, c'est exactement quand tu es dans la pire des situations et que tu perds espoir que le miracle arrive et qu'un ange apparait sur ton chemin...

Thursday, October 25th, 12:00, Meteora 
As I'm visiting the Great Meteoron Monastery, the museum attendant, when learning that I'm french, keeps telling me "Carla Bruni"!

 Grand Météore, Meteora, Grèce

Jeudi 25 Octobre, 12:00, Meteora 
 Alors que je visite le Monastère du Grand Météore, le guardien de musée, en apprenant que je suis française, me répète sans cesse “Carla Bruni” !

Thursday, October 25th, 14:00, Meteora 
I'm lying down at the top of a gigantic rock overlooking the village of Kastraki. Around me are the many monasteries composing the holy site of Meteora. The power of nature in these strange rocks combined to the faith of men who built the monasteries give to this place a feeling of peace and energy. The walk back to the village takes me through a beautiful forest filled with the fragrance of flowers.

 Meteora, Grèce

Jeudi 25 Octobre, 14:00, Meteora 
Je suis allongée sur un des énormes rochers qui surplombent le village de Kastraki. Autour de moi, les nombreux monastères du site sacré des Météores. Toute la puissance de la nature sous la forme de ces rochers étranges alliée à la foi des hommes qui ont construit ces monastères, donnent à ce lieu un sentiment de paix et d'énergie. Le retour vers le village me promène à travers une belle forêt emplie de senteurs florales.

Thursday, October 25th, 20:00, Kalambaka 
I'm sharing a delicious meal in a restaurant with Giorgos who wants me to taste everything on the menu. I try the grilled feta, and my first moussaka.

 Meteora, Grèce

Jeudi 25 Octobre, 20:00, Kalambaka 
Je partage un délicieux repas dans un restaurant avec Giorgos, qui veut que je goûte à tout. J'essaie la fêta grillée, et ma première moussaka.

Thursday, October 25th, 22:00, Meteora 
We're back in Meteora, standing on a rock to enjoy the view on the village, under a starry sky, with only the monasteries windows lit. Suddenly, the bells start ringing out in the valley, adding to the serenity of the moment.

 Meteora, Grèce

Jeudi 25 Octobre, 22:00, Meteora 
On est de retour aux Météores, sur un rocher surplombant le village, sous un ciel étoilé, avec quelques touches de lumière qui filtrent des fenêtres des monastères. Soudain, les cloches résonnent dans la vallée, ajoutant à la sérénité du moment.
Forêt parfumée, Meteora, Grèce 

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